Livereview: Inquisition - Rotting Christ - Mystifier - Schammasch

30. Octobre 2016, Les Docks - Lausanne
By Alex P.
Seule étape suisse du Bloodshed Rituals European Tour 2016, Lausanne a eu le privilège d’accueillir dimanche Schammasch, Mystifier, Rotting Christ et Inquisition pour la soirée Black Metal de l’année en terre romande. Un coup d’œil à l’affiche et d’emblée, on constate que le plus brutal, ce n’est pas la musique jouée par ces 4 groupes, mais le planning dément qu’ils se sont imposés : 27 dates en 28 jours dans toute l’Europe. A ce niveau-là, il vaut mieux avoir la santé.

Schammasch

Les Docks sont relativement vides à l’ouverture des portes et le balcon restera fermé pour la soirée. Ce sont les bâlois de Schammasch qui ont l’honneur d’ouvrir les feux ce soir à 18.30 heures. Dans la pénombre et après avoir disposé un peu d’encens sur les côtés de la scène, les musiciens prennent possession de cette dernière. Vêtus de longues toges, ils commencent leur concert dos au public pendant la diffusion de leur musique d’intro. S’ensuivra un set de 30 minutes joué d’un trait, avec beaucoup de sérieux et pratiquement dans le noir (dire que le groupe tire son nom du dieu du soleil…). Le son était relativement bon et on relèvera surtout l’excellent « Golden Light » dans leur set. Petite déception au niveau de la mise en scène car après leurs époustouflantes vidéos, on attendait un peu plus de leur part sur le plan visuel en concert.



Mystifier
Le parterre de la salle est maintenant bien rempli pour le set de Mystifier. Les trois musiciens brésiliens installent eux-mêmes leur matériel et lancent eux aussi un set de trente minutes sans pause avec "Almighty Satanas". Au total, ce seront sept morceaux joués avec conviction. Diego passe des claviers à la basse en fonction des besoins, tout en chantant avec beaucoup d’aisance. Son comparse à la guitare n’hésite pas à haranguer la foule entre deux morceaux et le public semble beaucoup apprécier, de même que les frères Tolis qui assistent à la fin du set depuis le balcon.



Rotting Christ
Première grosse tête d’affiche de la soirée, Rotting Christ a droit à l’entier de la scène et installe son matériel sous les acclamations, en partie en grec, du public. Quelques brefs réglages techniques, la mise en place d'une grosse bâche avec le logo derrière la batterie et le set démarre. Pas besoin de maquillage, de clous ou de toges pour les vétérans grecs, seule parlera la musique ce soir. Le set débute avec la bande intro usuelle « Orders From The Dead (The World Is Going Up in Flames)» et le groupe enchaîne direct sur « Ze Nigma », un des quelques nouveaux morceaux joués ce soir. Sakis est en forme et le groupe entier joue avec une puissance spectaculaire. Le son est monstrueux et avec presque 30 ans de carrière, Rotting Christ a de quoi facilement remplir un set de 60 minutes avec de nombreux classiques. Le public répond présent tout au long du concert que ce soit avec les Non Serviam scandés ou même avec un (petit) circle pit à la demande de Sakis. Le temps réglementaire étant écoulé, Sakis annonce un dernier morceau avec le très attendu « Non Serviam » joué avec beaucoup de maîtrise. Votre serviteur aura la chance de faire la photo finale du groupe avec son public depuis la batterie de Themis.

Inquisition
Dur de suivre après une telle prestation, mais comme prévu Inquisition prend possession de la scène quelques minutes plus tard. Il faut dire qu’avec deux musiciens seulement, cela va plus vite pour la mise en place. Dagon a droit à deux pieds de micro et voyage de l’un à l’autre pour permettre à tout le public de l’avoir sous les yeux. Le light show est bien sûr toujours aussi sombre, avec un faible éclairage depuis l’arrière, de la fumée et quelques flashs éblouissants. Derrière ses fûts, Incubus assure une frappe de plomb de la première à la dernière note. Les deux colombiens ont également droit à une heure de scène durant laquelle, ils pratiquent un pur black metal avec un chant totalement inhumain, qui est aussi monocorde que terrifiant. Les morceaux se ressemblent beaucoup et même si on apprécie leur style bien à eux, il faut reconnaître que c’est vite assez lassant. Au final, une excellente soirée qui aura bien aidé à digérer le passage à l’heure d’hiver. Cela dit, il demeure quand même difficile de comprendre pourquoi l’honneur de clôturer cette soirée est revenu à Inquisition, le set de Rotting Christ s’avérant bien meilleur.